Magnat l'Etrange, 1er juin
Chère Marie
J'attendait ta lettre pour te faire réponse. Je l'ai reçu Dimanche au soir j'ai était très inquiet sans nouvelles. Tu me dit que tu a reçu ma lettre mais je tant écri deux et envoyer un Panorama du camp de la Courtine pour mes enfants mais seulement j'avais oublier de mettre un timbre ce qui te coutera six sous de plus.
Enfin chère Marie je t'avait écri que j'étais malade mais il ne faut pas étre inquiète pour ça je me suis reposer 5 jours j'était mieux que de courrir dans la bruyère. Nous sommes partis vendredi pour aller à Malleret 10 Kilom de la Courtine.
Aujourd'hui Lundi il a fallu repartir pour aller à Magnat l'Etrange 6 kilomètres plus loin peut etre encore pour trois jours nous somme dans des pay perdu on ne voit que de bruyère et de la neige sur les monts d'Auvergne.
Chère Marie tu me demande pour le morceau d'herbe du pré de Montagne garde plutot les deux cent francs pour te servir. Tu peut nourir tes deux vaches chez nous il voudrera mieux acheter deux cents francs de foin. Je ne vois plus grand'chose à te dire pour le moment je termine en tembrasssan de tout mon coeur ainsi que mes trois enfants.

Chère Mère
Je te dis pas de travailler mais je te recommande d'avoir soin seulement de ma petite fille.
Ton fils qui t'aime.

On sent à travers ces lignes qu'Antoine est très proche de sa petite Amélie et que loin de la ferme, il donne des conseils à son épouse pour l'utilisation de l'argent qui devait être rare en ces temps de guerre.