Combattant valeureux en 1940, André VY (1914-1945) se présenta après sa démobilisation au concours de chef de cabinet de préfet en février 1942. Il fut affecté quelques mois plus tard à Lille. Très vite, il organisa clandestinement un groupement paramilitaire et un réseau très actif de renseignements.

Nommé, en octobre 1943, secrétaire général de la préfecture de la Creuse, il prit contact avec le réseau Ajax dont le futur préfet du département -Henri Castaing 1944- était le chef régional. En fournissant de faux papiers, il sauvera de nombreux résistants de la déportation et évitera à beaucoup de Creusois le travail obligatoire en Allemagne.

Désigné en mars 1944 pour présider une commission du Service du Travail Obligatoire (STO), il s'en retira dès son ouverture en appelant ses collègues à lever la séance, il déclarait la tâche assignée "incompatible avec son honneur de Français et sa dignité de fonctionnaire de l'administration préfectorale". Dénoncé aux autorités de Vichy, il fut révoqué et interné au camp d'Evaux.

Délivré par les FFI le 7 juin suivant, il rejoignait aussitôt le maquis de la Creuse. Le 17 juillet, au cours de l'attaque déclenchée par la Wehrmacht, il tenta de reprendre des documents et du matériel abandonnés dans un poste de commandement évacué. Fait prisonnier, traîné de prison en prison, torturé, il fut déporté le 3 août en Allemagne.

Considéré comme dangereux, la Gestapo l'a envoyé d'abord à Buchenwald, ensuite à Schwincherg-Langenstein. Là, les détenus étaient employés à creuser une montagne sous laquelle devait être installée une usine.

Epuisé par les coups, la faim et le manque de sommeil, atteint de cécité, André VY s'éteignit le 11 avril 1945, l'avant-veille de la libération du camp par les Américains. Il avait trente et un ans.

Sources : Préfecture de la Creuse.