Situé juste derrière l'une des trois entrées par lesquelles on franchissait, au Moyen Âge, l'enceinte fortifiée de Guéret, l'hôtel d'une famille de magistrats, les Reydier, s'élevait dans l'espace compris entre les remparts, la place de Pont et l'Hôtel des Moneyroux.
Cette maison passa par mariage à Silvain de Madot au XVIIème siècle. Elle dut être laissée à l'abandon puisque c'est un des descendants de cette famille, Louis de Madot qui reconstruisit la vieille demeure en 1748.
Au moment de la Révolution française, Pierre Ribière-Naillac était le propriétaire de l'hôtel, il émigra et sa maison fut confisquée.
Elle servit alors de maison de réclusion. La demeure fut vendue comme bien national le 12 messidor an IV (1796). L'acquéreur, Charles-François Champagne n'en resta pas longtemps propriétaire.
Le 16 messidor an X (1802), il céda ce bien à la nation, représentée par le Préfet, Monsieur La Salcette. Ses droits sur cette maison, étaient estimés alors à 35 000 francs. En échange il reçut divers biens nationaux ruraux : le domaine de Maingnoux, le bois du Verclaux, le domaine de Courja et une partie du domaine de la ville. Cette vente fut faite sous la condition expresse que "la maison acquise à la République reste affectée au siège de la Préfecture". Et de fait, l'ancienne propriété Ribière-Naillac devait depuis lors rester constamment attachée à sa nouvelle destination. Une requête en restitution, présentée par Philippe Ribière de Cessac et le vicompte de La Roche-Aymon fut en effet rejetée le 21 avril 1818 par la commission compétente du Ministère des Finances.
En avril 1902, un incendie se déclara à la Préfecture de la Creuse. Il ne causa heureusement que peu de dégats. Aucun autre sinistre ne fut déploré depuis lors.
De nombreux ministres furent reçus à l'hôtel de la Préfecture. Le Président Poincaré y séjourna le 10 septembre 1913, à l'occasion de son périple automobile du centre au sud-ouest dont la visite est décrite ici



La pièce où le préfet organise ses réunions de travail.



Le salon vert
Cette pièce aux volumes généreux est joliment ornementée de tapisseries d'Aubusson et de mobilier d'époque. On remarque dans ce salon les grandes baies plein cintre tendues d'élégantes tentures, caractéristiques du style directoire : au XVIIIème siècle, chacun recherchait le bien-être et le confort et ces hautes fenêtres permettaient de faire entrer soleil et chaleur dans ces grandes demeures.



Souces : Préfecture de la Creuse.