Pierre Maillaud (pas encore Bourdan) qui travaillait à Londres à l'ex-agence Havas, était très sceptique après les accords de Munich et pensant que la guerre était imminente, avant même qu'elle ne soit déclarée nous avait envoyés, mon frère et moi avec ma grand-mère maternelle dans le fin fond du Devonshire pour nous mettre à l'abri dans le cas qu'il estimait probable, d'une invasion allemande. Ensuite, vu l'héroïque résistance du peuple anglais, petit à petit nous nous sommes rapprochés de Londres, nous avons séjourné à Bideford, d'où partaient jadis les expéditions de Drake et Raleigh, ce qui ne manquait pas de nous enthousiasmer, mon frère et moi. C'est aussi à Bideford que Pierre m'a fait cadeau d'un train électrique, mon frère Ian avait 3 ans et demi de moins que moi et Pierre n'avait pas eu la patience d'attendre qu'il soit assez grand pour y jouer.


Pierre Bourdan avec Jeannette ma mère, mon frère et moi devant la maison de Elstead


Pierre Bourdan avec mon frère Ian et moi

Après quelques autres étapes nous sommes arrivés au petit village d'Elstead, près de Guilford, nous allions en classe à Godalming. C'est là que nous avons passé la majorité de la guerre. Comme ce n'était pas loin de Londres, Pierre et Jeannette venaient pour le week-end quand c'était possible.


Pierre Bourdan avec son chien Timour

En fait le chien s'appelait Timur Lang = Tramerlan en hommage à "Tamburlaine the Great" de Christopher Marlowe (1590). Il me semble d'ailleurs intéressant de signaler ce détail pour donner une idée de l'atmosphère culturelle qui régnait dans notre maison, par ailleurs pleine de livres dont malheureusement certains ont été perdus au cours des divers déménagements.

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